Hypnothérapie à Bordeaux
32 Rue de la Porte Dijeaux, 33000 Bordeaux
 
 

Témoignage d'une ancienne boulimique

08 Mar 2023 Sonia D'Hont Hypnothérapeute TCA

On ment aux autres car on se ment à soi-même

Chez mes parents, il fallait toujours finir son assiette quel que soit le contenu même si je n’avais plus faim. Quand j'ai commencé à prendre du poids à la puberté, le manque de bienveillance de ma famille a créé mes premiers complexes. Avec la prise de poids, on se sent rejeté et rabaissé, réduit à un corps indésirable qui finit par atteindre toute l'identité. Plus je me remplissais et plus la faille qui s’était creusée en moi devenait béante devant sans cesse la remplir, la combler en me gavant. J’allais devenir addict. Shootée au gras, au sucré, dépendante à en crever, comme une droguée.

 

Toutes les angoisses intolérables réveillaient en moi une insécurité profonde qui allait trouver un exutoire dans la boulimie hyperphagique. Un coup de cafard, la peur, la solitude, la moindre contrariété, le plus infime souci devenaient prétexte à me goinfrer.

Pour assouvir ma faim ? non pour me remplir, avoir l’illusion d’apaiser un manque. 

Aussitôt passés, ces moments de « craving » me laissaient seule face à moi-même en proie au remords et au dégoût.

 

La boulimie hyperphagique est un processus insidieux qui vous entraîne vers le fond. La vigilance face à la nourriture s’étiole progressivement à l’image de celle du consommateur de cocaïne qui se paie d’abord une petite ligne le week-end, pour faire la fête, puis deux lignes, puis trois lignes puis tous les jours jusqu’à devenir addict pieds et poings liés à la coke.

A chaque étape, on se persuade qu’il sera toujours possible de revenir en arrière, on s’arrange avec sa conscience pour dédramatiser, pour céder, on remet au lendemain la bonne résolution d’hier, on se ment à soi-même et on ment aux autres.

 

Comme toutes les addictions, la boulimie hyperphagique entraîne des stratégies d’esquive, opère en cachette. J’attendais toujours d’être seule, à l’abri des regards pour me goinfrer, me shooter.

Les TCA sont des cris de détresse

Mon corps changeait avec le cortège de souffrances qui accompagne l’évolution d’une morphologie en surpoids et l’accumulation excessive de graisse. Tous ces kilos superflus exerçaient une pression sur mes hanches, mes jambes et mes chevilles qui me fatiguaient de plus en plus. 

 

Moi qui cherchais toujours à en « faire des tonnes », à « prendre toute la place ».

Qui pouvait comprendre ma fragilité ? Cette soif inextinguible d’être vue, remarquée, ce désir permanent de m’imposer, d’en faire « des tonnes ». Sous les apparences, se cachaient en réalité une extrême timidité, une insécurité profonde et le besoin éperdu d’être aimée.

 

Tel un pansement venu recouvrir une blessure à vif, l’état momentané de « remplissage » obtenu par la nourriture était là pour colmater une brèche, combler un manque, pallier une carence affective. Mon autodestruction par la nourriture était un appel au secours, un cri de détresse qui pourraient résumer ces mots : « aimez-moi ». Amour par intermittence, bancal, mégoté parfois bâclé auquel mes parents m’avaient habituée, trop occupés par leur vie et bien embarrassés d’être devenus parents plus par devoir que par désir.

 

Comment se sentir épanouie quand la prise de poids est le résultat d’une addiction, d’une souffrance ? Je ne voulais de pas de ces kilos, ils s’imposaient à moi pour souligner une faille béante.

Les régimes, les diètes, les jeûnes… je sentais bien que toutes ces stratégies me ramenaient toutes à la case départ. Le vrai problème était dans ma tête. Il était temps d’affronter cette évidence.

Accepter de se faire aider pour s'en sortir

J'ai franchi un jour la porte d’une hypnothérapeute qui a tout de suite su trouver les mots pour me mettre en confiance. Douce, intuitive, patiente, exigeante, empathique, la praticienne m’a avertie que le chemin serait long et semé d’embûches. C’était à moi et moi seule de reprendre le contrôle de ma vie, avec son aide bien sûr mais poussée par mes propres forces, ma volonté de remonter à la surface, d’en finir une fois pour toutes avec l’instinct de mort, de guérir.

Il a fallu commencer par identifier les carences affectives et autres bleus à l’âme qui au fil de ma vie avaient pavé le chemin qui me conduirait à la boulimie hyperphagique.

Mon besoin d’amour ou plutôt le manque d’amour qui m’avait si souvent rendue malheureuse me rendait dépendante des autres ; de leur regard, de leur affection.


Au fil des séances, j’ai appris à me recentrer sur moi, à me faire confiance, à m’aimer, progressivement délivrée de cet état d’insécurité profonde qui m’enchaînait au regard des autres, à l’amour que j’attendais d’eux.

Par cet effort de travail sur les nœuds du passé, j’ai pu commencer à mettre des mots sur mon addiction, à regarder en face la maladie qui m’entraînait vers le fond.

D’une séance à l’autre, j’ai appris à écouter mon corps et à envisager un rapport plus apaisé à la nourriture. 

 

La notion de privation constitue l’alpha et l’oméga des régimes alimentaires comme si mincir devait nécessairement engager des sacrifices. Ce renoncement à la joie des papilles constitue pour moi un non-sens. Perdre des kilos n’est pas incompatible avec le plaisir de manger, au contraire ! Pourquoi se faire violence ? La véritable solution est de miser sur les bonnes associations alimentaires, les bons apports nutritionnels qui autorisent à manger de tout mais de façon diversifiée, équilibrée et en petites quantités.

Assembler les bons aliments sans alourdir la facture calorique, apprendre à laisser dans son assiette, à écouter son corps, sa faim sont les véritables chemins vers la guérison pour retrouver la sensation de satiété, les joies de la gourmandise et de l’appétit... de vivre.

 

Les crises de « binge » propre à la boulimie ne consistent jamais à calmer la faim mais à assouvir une addiction, à combler un manque. Réapprendre à composer ses journées de 3 repas et une collation.

Envie de chocolat ? OK si j'en mange 1 ou 2 carrés et non la tablette. Le but est de retrouver le plaisir et la satiété.

 

La pratique d'un sport est essentielle ! Les exercices physiques finissent presque par agir comme un substitut aux crises de boulimie.

Un sentiment d’ennui ou un coup de cafard ? 30 min de vélo elliptique

Un sentiment de solitude à la nuit tombée ? au lit pour recharger les batteries.

 

Mieux dans sa tête et dans son corps, l’aiguille de la balance redescend inévitablement.

Pour sortir de la boulimie, il faut apprivoiser ses démons, se réconcilier avec soi-même, reconnaître sa maladie pour l’affronter en face pour mieux en sortir.

Quand on souffre de boulimie hyperphagique, quand on est « outremangeuse », on a terriblement besoin de trouver de l’aide, du réconfort.

Face à la boulimie, il n’y a pas de solution miracle, apprenez d’abord à mettre des mots sur le mal qui vous détruit, à le reconnaître, l’identifier.

La boulimie doit être nommée pour ce qu’elle est : une addiction, une maladie.

Osez le travail thérapeutique car sans suivi psychologique, inutile d’espérer sortir de la boulimie. La solution se trouve dans votre inconscient qui actionnera les leviers pour changer votre vie.

Se reconnecter à son corps/son coeur pour sortir enfin des TCA

1/ réapprendre à faire 3 repas par jour, pour réguler le rapport aux aliments et ne plus manger entre les repas. A l’image des animaux, ne manger que lorsqu’on a faim et cesser de dévorer n’importe quoi dès qu’une émotion devient difficile à être gérée.

Cette habitude des 3 repas peut sembler simpliste pour un mangeur normal mais pour un boulimique qui passe sa vie à se restreindre pour basculer ensuite dans des crises hyperphagiques, c’est une révolution.

 

2/ apprendre à écouter son corps, s’arrêter de manger quand on n’a plus faim, ressentir la satiété au bout de 20 minutes en moyenne. Au fil du temps, apprendre à identifier les attentes de son corps, mâcher longuement chaque bouchée.

 

3/ apprendre à terrasser son sentiment de culpabilité face à la nourriture. Si vous craquez avec une viennoiserie, ce n’est pas grave, il ne faut pas se fustiger ! Il n’y a pas de foutu pour foutu. Ne jamais se décourager, faire de soi une priorité.

 

4/ apprivoiser l’attente, le temps qui s’écoule avant la perte de poids. On ne perd pas 10 ou 20 kilos en quelques jours, le processus peut durer quelques mois voire quelques années. C’est une étape importante car elle engage un nouveau choix de vie. Cet intervalle ne doit pas être vu comme un temps de mise au régime mais comme un temps de désintoxication.

Contrairement à la drogue, on ne peut pas arrêter de s’alimenter. Il faut donc apprendre à transformer la nourriture en alliée de vie et non en shoots incessants.

La guérison opère étape par étape, il faut être fier de chaque petite victoire, de chaque petit pas fait.

Le but est de manger de tout avec plaisir sans avoir jamais l’impression de se priver.

 

On se détruit par détresse, par peur, par lâcheté, on finit par ne plus écouter son corps.

Sortir de la boulimie, c’est renouer avec son corps, le respecter, l’écouter, le regarder, le masser, lui faire faire de l’exercice.

 

Chacun a sa propre histoire, vouloir sortir de l’addiction à la nourriture est un premier grand pas. Il est important de se faire accompagner, d’être encouragée et soutenue pour gagner confiance en soi à nouveau.
Faire ce travail sur soi peut raviver des plaies anciennes, réveiller des fantômes du passé mais grâce à l’accompagnement thérapeutique, vous pourrez les regarder en face, les affronter et ne plus en avoir peur pour enfin les dépasser avec courage et fierté.

La boulimie crée beaucoup de solitude, ne renoncez pas à vous faire aider, vous en ressortirez plus fort, avec une énergie vitale démesurée. Vaincre la boulimie n’est pas une fatalité

Vaincre la boulimie avec l'hypnose est possible

Alors si vous aussi vous en avez assez de penser sans arrêt à la nourriture au quotidien, n’attendez plus pour vous faire aider, je vous accompagne avec bienveillance pour sortir de ce cercle vicieux. Vous aider est un moteur car j’ai moi aussi connu ces moments de grande souffrance, prisonnière de mes crises de boulimie. N’ayez plus peur de vous faire aider en partageant ce que vous vivez, vous n’êtes pas seul(e).

Consulter Sonia D'Hont à son cabinet

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